Le dernier communiqué des autorités

L’arrêté préfectoral du 24 mai 2022 organisant la lutte contre la flavescence dorée de la vigne dans les départements des Bouches-du-Rhône, du Var et du Vaucluse définit les communes faisant partie du périmètre de lutte obligatoire contre cette maladie et contre la cicadelle vectrice Scaphoideus titanus.
Il définit également le nombre d’interventions insecticides qui doivent être réalisées sur les communes concernées.
Un arrêté régional du 8 juillet 2019 rend par ailleurs obligatoire la lutte contre le bois noir, par arrachage des ceps présentant des symptômes, compte tenu de l’impossibilité de différencier les deux maladies au vignoble.
Détail des arrêtés préfectoraux et des textes réglementaires sur le site internet de la DRAAF :
Une à trois interventions insecticides sur larves de cicadelles ont été réalisées sur les communes soumises à traitement obligatoire au printemps. Le présent communiqué définit les modalités de l’intervention insecticide sur cicadelles adultes et les modalités de prospection du vignoble.
Téléchargez ici le Communiqué de la Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt de Provence Alpes Côte d’Azur, Service Régional de l’Alimentation datant du 24 mai 2022
Pourquoi prospecter ?
Pour sauvegarder le vignoble...
La flavescente dorée de la vigne est une maladie fortement épidémique. Non contrôlée, elle provoque d’importantes pertes de récolte (les ceps ne produisent plus de raisins) et les parcelles infectées sont sources de contamination pour les vignes environnantes. Tous les ceps présentant des symptômes de jaunisses doivent être arrachés. Les parcelles atteintes à plus de 20 % doivent être arrachées en totalité. La maladie incube sur les souches contaminées pendant au moins un an avant que les symptômes apparaissent.
La prospection fine réalisée de façon régulière permet de détecter les éventuels foyers à un stade précoce, ce qui permet une éradication rapide. Ne pas prospecter, c’est risquer de laisser se développer des foyers de taille importante qui provoquent la contamination de nombreuses parcelles aux alentours, et dont la gestion nécessite la mise en œuvre d’arrachage massifs et de traitements insecticides sur plusieurs années.
Pour limiter le nombre de traitements insecticides...
Le nombre de traitements insecticides obligatoires est défini zone par zone en fonction des populations de vecteurs et de la connaissance de l’état sanitaire du vignoble. Cet aménagement de la lutte, autorisé par arrêté préfectoral, n’est possible que si les suivis du vecteur et les prospections du vignoble sont réalisés, et montrent un niveau de risque faible.
A défaut, notamment en l’absence de surveillance, c’est l’arrêté national de lutte qui s’applique.
Comment prospecter ?
La prospection fine tous les deux rangs, à pied ou motorisée, est actuellement le seul moyen de détecter les symptômes de la maladie. Pour être prises en compte, les prospections doivent être réalisées de façon collective et encadrées par une personne qualifiée (salarié de la FREDON PACA ou encadrant formé et agréé par la FREDON).
Aucun autre moyen de détection n’est actuellement au point pour réaliser les prospections et détecter spécifiquement les jaunisses (capteur embarqué sur tracteur, drone...)
Plus d’infos sur : http://www.fredonpaca.fr/Maladie-et-Symptomes.html
Tout le monde doit-il prospecter ?
La lutte contre la flavescente dorée est vouée à l’échec si elle n’est pas collective. La participation de tous est indispensable pour éviter sa propagation.
Pour plus d’info : consultez l’arrêté ministériel du 19 décembre 2013 modifié.
Les sanctions prévues au Code Rural et de la Pêche Maritime en cas de non déclaration de présence de la flavescence dorée sont précisées par l’article L.251-20 (six mois d’emprisonnement et 150 000 euros d’amende).
Et si c’est du bois noir ?
Le bois noir, maladie véhiculée par un autre vecteur, est également présent dans la même zone que la flavescence dorée. La lutte contre la flavescence dorée est délicate car les deux maladies provoquent exactement les mêmes jaunisses.
C’est le motif pour lequel la lutte est également obligatoire contre le bois noir par arrachage de toutes les souches présentant des symptômes, qu’elles aient été prélevées pour analyse ou non.
Chaque année, 1 500 à 2 000 analyses sont réalisées pour connaitre le plus finement possible l’état sanitaire du vignoble. Dans certains cas, le prélèvement n’est pas possible (transmission trop tardive des cartes de prospection à la FREDON, parcelles clôturée...). Pour les communes les plus touchées, le prélèvement exhaustif n’est pas pertinent et les prélèvements sont réalisés selon un maillage de la commune, pour les parcelles présentant un petit nombre de souches symptomatiques.
Toutes les analyses sont prises en charge par la DRAAF, les prélèvements doivent être impérativement réalisés par la FREDON (ou FranceAgriMer pour les parcelles de bois et plants).
Que faire en cas de ceps suspects sur une parcelle...
Si votre vecteur ne fait pas l’objet de prospections collectives, un prélèvement peut être quand même réalisé. Signalez tout cep suspect à la FREDON ou à la DRAAF-SRAL. En cas de destruction précoce des ceps atteints (par arrachage, ou de façon provisoire par section du tronc), notez le nombre des ceps traités et transmettez-le à la FREDON pour qu’il puisse être pris en compte dans le bilan annuel.
Après le prélèvement ?
Les ceps prélevés sont marqués avec du scotch blanc par la FREDON PACA. Un prélèvement comprend de 1 à 5 couches maximum, en général un seul prélèvement est réalisé par parcelle.
Si l’analyse donne un résultat positif pour la flavescente dorée : vous recevrez une notification d’arrachage avant la fin décembre, indiquant la contamination de la parcelle par la flavescente dorée et le nombre de souches malades.
L’arrachage ou la destruction de ces souches soit être soigné pour éviter absolument toute possibilité de repousse (le phytoplasme de la flavescente dorée circulant dans la sève élaborée, le porte greffe est également contaminé mais ne présente aucun symptôme en cas de repousse). Le phytoplasme de la flavescente dorée ne se conserve pas dans un bois mort. Une souche arrachée dont le feuillage est sec ne présente plus de risque, son brûlage n’est pas nécessaire.
Si l’analyse donne un résultat positif pour le bois noir ou si la parcelle n’a pas été prélevée pour l’analyse : vous recevrez une notification d’arrachage courant janvier, indiquant la contamination de la parcelle par une jaunisse et le nombre de souches à arracher.
Si l’analyse donne un résultat négatif pour les deux maladies : vous ne recevrez aucune notification d’arrachage, sauf si la parcelle présentait plus de 5 souches symptomatiques (toutes les souches n’ont dans ce cas pas été prelevées) : par précaution, l’arrachage de l’ensemble des souches vous est demandé et vous recevrez une notification de type "jaunisse".
Des informations relatives au "rétablissement de la vigne" circulent sur internet et incitent à ne pas arracher les souches malades. ces informations se basent sur des travaux de recherche anciens. les travaux plus récents, réalisés avec l’aide des outils de détection génétiques (PCR) permettent de différencier avec certitude flavescence dorée et bois noir, ainsi que les observations au vignoble, montrent au contraire que laisser les souches malades en place provoque une explosion de la maladie, aboutissant à brève échéance, à une contamination généralisée de la parcelle. L’arrachage effectif de toutes les souches ayant exprimé des symptômes, sur les parcelles contaminées par la flavescence dorée, est contrôlé tous les ans en région PACA.