Le village se situe sur un vieux nid d’aigles fait de roches basaltiques, traduisant un très ancien volcan, d’où l’étymologie de son nom « Nèbre » vient de « Ebro » (brûler, allumer, le noir). La roche basaltique a servi à la construction du village d’Evenos mais a aussi été exploitée pour la construction des routes. Cette grande table basaltique s’étend des rochers de l’Aigle jusqu’au Cap Nègre.
Le Château féodal, ses murailles en pierre d’époque taillées et la proue du donjon sur laquelle s’accrochent encore quelques maisons, cherche désespérément sa route vers le futur.
Hors du temps, chargé de son histoire, le Vieil Evenos vous attend !
Nos conseils :
– Déambulez dans les ruelles du village médiéval
– Visitez l’église Saint-Martin de Nèbre
– Approchez le château (en rénovation, le chantier est interdit au public actuellement)
– Profitez du panorama majestueux sur les Gorges d’Ollioules et sur le Fort du Pipaudon qui se trouve en face de Nèbre. Édifié en 1893-1895, le Fort faisait partie à l’origine d’un ensemble destiné à la défense de la Rade de Toulon.


A la découverte du Château d’Evenos :
Le donjon du château d’Evenos est sur le plan de l’architecture militaire médiévale tout à fait remarquable. Son éperon, son entrave pourrait-on dire, est tourné vers le nord. La situation technique du château n’est explicable que par la configuration du terrain.
En effet, les murs épousent parfaitement le rocher basaltique et on peut se demander comment les constructeurs ont pu ajuster avec un tel soin des pierres très lourdes, taillées au millimètre.
L’éperon contribue à la défense du château. Il le protège en direction du seul endroit où l’on pouvait mettre les engins de jet, les trois autres cotés étant défendus naturellement par des ravins.
Cet éperon servait donc à faire glisser tous les projectiles qui pouvaient atteindre les murs.
Les murailles elles-mêmes étaient dans cet esprit. Le bossage, c’est-à-dire la taille en bord plat avec le centre en forme de bosse, est caractéristique à cet égard. Un projectile frappant la pierre ne la faisait pas éclater mais il ricochait dessus. Ce n’est que lorsque les armes à feu devinrent plus puissantes que cette astuce de défense ne fit plus son office.
Le château proprement dit se compose de deux parties distinctes : le donjon et le corps d’habitation. Le donjon comme dans tous châteaux forts est la partie la plus haute et la mieux défendue. Il comprend deux parties :
– L’éperon avec la chapelle et la terrasse supérieure,
– La salle des gardes et sa terrasse.
La chapelle dédiée à Saint Pierre, premier pape, successeur du Christ, est orientée, c’est-à-dire que le chœur est dirigé vers l’orient, vers Jérusalem. C’est une pièce de 4m50 de long sur 3m50 de large prolongée par une abside en cul de four éclairée par une fenêtre en diabolo (évasée à l’extérieur pour mieux éclairer mais réduite du coté intérieur pour des raisons de sécurité). La voûte est en plein cintre, légèrement décalée du côté de l’éperon.
Cette chapelle donne une petite idée du faible effectif de la garnison permanente du château. Sur la terrasse, située au-dessus de la salle des gardes, le panorama s’étend du bec de l’Aigle de la Ciotat au Cap Sicié.
La salle des gardes (dénommée ainsi car c’était là que se tenait la garnison du château en période de guerre) mesure 12 m sur 4m30. C’est la plus grande salle d’Evenos. La voûte du XIIème siècle part sur une petite corniche, elle était éclairée à l’origine seulement par deux fenêtres situées dans un mur de 2m d’épaisseur. Dans un coin, une petite meurtrière permettait de surveiller l’ancien chemin royal qui traversait les gorges et, par le Val d’Aren, se dirigeait vers la Cadière, Le Castellet, Le Camp, etc…
Au XVIème siècle, lorsque les Thomas devinrent seigneurs d’Evenos et d’Orves, le château médiéval était en fort piteux état, l’intérêt militaire de la fortification était moins évident. Les Thomas construisirent un nouveau château plus agréable à habiter, dans les murs de l’ancien en se servant des matériaux sur place.
La façade a deux ornementations remarquables : la poivrière, c’est-à-dire la base d’une tour d’angle, taillée en basalte et une fenêtre à meneaux en serpentine de la Môle. L’élégante porte centrale date du XVIème siècle. Dans le corridor à gauche, la salle basse, vivaient les habitants. C’était la salle à manger et le petit salon. En face, l’ancienne cuisine avec en sous-sol une salle voûtée servant de « réfrigérateur » : cette pièce était éclairée par une fenêtre au midi et à l’Est.
Au nord la citerne donnait vraissemblablement l’eau courante.
(Texte écrit collectivement par l’association « Les amis des archives », et M. Marc Daniel qui est aussi l’auteur d’un petit opuscule sur Evenos.)